La Voix humaine et Les Lettres portugaises sont deux œuvres qui ne font entendre qu’un seul personnage. Jamais l’on n’entend l’amant parti de la Voix humaine, comme jamais on ne lira une réponse de l’ancien amant de Marianne.
Camille Poul et Jean-Paul Pruna, tels les enfants terribles, jouent et s’approprient ces figures humaines, se glissent dans leur désespoir et leur terrible solitude.
Lui, homme-orchestre tantôt cruel, tantôt dans l’empathie, colorant chaque mot et chaque situation.
Elle, jouant cette femme sans nom, en train de lire les lettres de Marianne dans une mise en abîme pathétique, qui chante sa peine dans les mots des autres, comme on choisit d’écouter la musique qui nous fait pleurer les jours de tristesse, dans l’attente que son propre drame commence. Ce qu’elle redoute et qu’elle espère, que le téléphone sonne enfin…
En partenariat avec le Théâtre de l’Usine, Éragny-sur-Oise.